Déclaration du Citoyen du Monde

Eh oui… 2019, et nous en sommes encore à devoir pousser notre petite voix sur les réseaux pour faire entendre notre inquiétude quant au monde que nous sommes en train de laisser à nos enfants. Je vous épargnerai la description de toutes les espèces qui disparaissent, et de ce qui pourrait nous attendre… Vous savez déjà pour la plupart ce qui nous pend au nez…

Face à ce constat, nous avons à mon avis trois options. 1) L’attitude défaitiste qui consiste à croire que plus rien ne pourra être fait pour changer la donne, et qu’il est déjà trop tard 2) Celle, passive, qui se limite à observer ce qui se déroule devant nos yeux tout en se déclarant impuissant à changer les choses, dépassés que nous pouvons nous sentir devant l’ampleur de la tâche 3) Il y a enfin une posture qui vise à prendre le taureau par les cornes et la poubelle de recyclage dans les mains pour se mettre au travail.

C’est aux partisans de cette dernière solution que je souhaite m’adresser aujourd’hui. Pour cela, j’ai élaboré une déclaration que j’ai nommée « Déclaration du Citoyen du Monde », simplement parce qu’au-delà des frontières se trouve une chaîne invisible qui nous relie tous et pourrait bien changer le monde. A défaut des politiques globales que nous attendons tous et qui tardent à s’imposer, je vous propose ici une approche certes plus modeste, mais sans doute plus efficace aussi. Voici le plan d’attaque…

D’abord, je vous invite à lire la déclaration ci-dessous.
L’idée serait de vous l’approprier, en la modifiant ou en la complétant, de
manière à ce qu’elle ressemble à ce que vous souhaitez, individuellement ou en
famille, mettre en place pour changer votre petit bout de monde à vous. La
logique veut en effet qu’on donne raison à Gandhi quand il déclarait qu’il
fallait incarner le changement que l’on voulait voir apparaître dans le monde (Be the change you want to see in the world).

Une fois que votre version vous convient, je vous propose de l’imprimer, et de l’afficher en bonne place dans votre maison. Et pour finir (ou commencer !), l’idée est de mettre en pratique ces résolutions qui seront un peu les directions que vous voulez donner à votre façon de réintroduire l’écologie dans le quotidien. L’idée étant qu’à force d’être sollicités par des citoyens mobilisés tous ensemble dans un même but, les politiques finissent par y croire eux-mêmes et bougent dans le bon sens. De plus, ce sont vos enfants, pour qui vous êtes des exemples, qui changeront, et aussi vos voisins, vos collègues… La tâche d’huile faisant son boulot, vous pourriez bien être surpris de l’impact de vos actions minuscules à une échelle mondiale !

Vous êtes prêts ? Si c’est le cas, alors au
travail !!!

DÉCLARATION DU CITOYEN DU
MONDE

Je m’engage dans la présente déclaration à réaliser les actions suivantes, dans le but de faire de la planète un endroit où il fait bon vivre pour toutes les espèces vivantes et pour assurer un avenir à nos enfants:

PRENDRE
SOIN DE L’AIR

.
Chaque jour, dès que cela m’est possible, je délaisse ma voiture pour privilégier
les transports doux qui n’émettent que peu ou pas de pollution, et me
permettent d’être en meilleure santé (marche, vélo, trottinette, bus, métro,
train…)

.
Je privilégie les achats de produits locaux et limite mes achats par internet
pour diminuer les effets du transport sur l’atmosphère

.
Je limite l’utilisation du bois de chauffage

.
Je plante des arbres dès que j’en ai la possibilité ou je soutiens des actions
réalisant des projets de reforestation

PRENDRE
SOIN DE LA TERRE

.
Afin de limiter les déchets émis par mes achats et mes activités, je recycle le
plus possible les matériaux que j’utilise et limite mes achats aux produits qui
sont les plus écologiques, biodégradables ou n’utilisant que des emballages
raisonnés en évitant le suremballage

. A
la maison, j’utilise un composteur pour diminuer la taille de mes poubelles et
exploiter le compost dans les jardins

. Je
choisis des nettoyants simples (bicarbonate de soude, vinaigre…) et je bannis
les pesticides de mon environnement

.
Pour me vêtir, je réalise mes achats dans les ressourceries ou auprès de
commerçants qui recyclent les matériaux ou garantissent des matériaux
écologiques

.
Je privilégie les contenants sains pour la nourriture et les boissons :
métal, verre et contenants biodégradables

 PRENDRE SOIN DE L’EAU

.
Lorsque je consomme de l’eau, je le fais avec parcimonie en éteignant le
robinet dès que possible (brossage des dents, douche…)

. Dès
que c’est possible, je récupère l’eau de pluie pour la réutiliser au jardin ou
pour les sanitaires

.
J’utilise des bouteilles en verre ou en métal pour ne plus avoir à acheter des
bouteilles de plastique, et je choisis de ne plus utiliser de vaisselle jetable
en plastique

.
J’utilise des liquides biodégradables pour toutes mes activités (nettoyage,
produits d’hygiène, etc.)

PRENDRE
SOIN DE SOI

.
Chaque jour, je me réserve un moment à moi pour me ressourcer

.
Je prends soin de mon corps et consomme des aliments sains et simples, tout en
m’offrant de petits plaisirs de temps en temps

.
Je me connecte à mon corps et me mets à son écoute pour avoir une vie plus
équilibrée et lui permettre de se dépenser dans le sport

. Je
m’accorde un petit plaisir par jour pour rayonner et faire profiter aux autres
de ma joie de vivre

.
Je réalise mes rêves et je me construis une vie où je me sens bien

.
J’établis une relation harmonieuse avec moi-même, mes proches et ceux qui
m’entourent pour prendre soin de l’écosystème dans lequel j’évolue

Au
quotidien, je fais le choix de simplifier les achats, les possessions, les
activités et mes relations avec les autres… Je me reconnecte à cette nature que
je souhaite préserver. À chaque instant, je m’efforce de grandir et de me
réaliser dans l’équilibre et l’harmonie.

Le
monde a besoin des rêveurs pour construire un avenir où chacun a sa place.
Chaque petit geste compte !

Quelques trucs en vrac pour éduquer les enfants

Voilà bien longtemps que je voulais aborder le sujet. Ce thème, épineux s’il en est, est celui de l’éducation des marmots. Nos petits mioches (enfin… petits… mon plus grand me mange allègrement la soupe sur la tête !) nous donnent du fil à retordre, parfois. Quand par exemple il leur prend l’envie de nous faire tourner en bourrique parce que Môssieur a décidé de ne pas finir son plat, de ne pas rentrer à l’heure convenue, de ne pas ranger sa chambre ou de fiche un bazar pas possible dans la maison parce qu’il a décidé de faire une bringue d’enfer pour célébrer son permis de conduire… Tous ces petits amusements que vous aurez à l’ado, mais pas que ! Sissi ! Car dès l’âge honorable de 2 petites années, nos affreux ont une faculté à nous pousser à bout qui nous fait parfois reluquer du côté des orphelinats… Trêve de solution horrible, il est possible de se passer de ces manifestations désagréables qui soulignent des relations qui peuvent être compliquées avec notre progéniture.

Avec mes 16 petites années d’expérience en la matière, je voulais partager avec vous quelques trucs, pour ceux qui sont dans les couches, ou dans les bagnoles (rapport au permis sus mentionné) selon les cas. Outre l’expérience, c’est aussi une formation que nous avions faite à l’école internationale qu’avaient fréquentée nos marmots à Montréal (voir la référence sur Brigitte Racine, citée ci-dessous) que je dois quelques trucs intéressants concernant l’éducation. Et puis aussi quelques lectures sur ce sujet brûlant.

 

LES 20 MINUTES MAGIQUES !

Ce concept des 20 minutes nous a tout de suite captivés (voir le livre de Brigitte Racine à ce sujet : http://www.editions-chu-sainte-justine.org/livres/discipline-jeu-enfant-90.html). Car il partait d’un principe tout bête, et pourtant si réaliste. Prenez un loupiot qui multiplie les bêtises. Ou bien qui s’exprime en criant (OK, il peut s’agir d’un futur chanteur, ou d’un politicien en herbe… mais sans brimer sa carrière, mettons qu’à l’âge de 5 ans, c’est vite fatigant…). Ou encore d’un petit infatigable qui court partout et vous harcèle de questions à tout bout de champ. Eh bien si vous préférez surfer sur internet pour savoir, comme il vient de vous le demander, pourquoi les chenilles processionnaires font des nids dans les arbres, libre à vous ! De notre côté, on a appris que des comportements estampillés comme « négatifs » car frustrants, agaçants, irritants… étaient le résultat d’un objectif poursuivi par le marmot : la quête d’attention. L’enfant qui n’a pas l’attention dont il a besoin va la rechercher par divers moyens. Cela peut se caractériser par des notes topissimes à l’école, un comportement d’enfant sage et modèle, mais aussi par des manifestations bruyantes de vie, tel que décrites précédemment. C’est nettement plus dérangeant que les stratégies moins démonstratives, mais qui justifient tout autant l’attention que nous ne donnons pas toujours à nos enfants. En fait, l’enfant est le premier à pouvoir définir son besoin d’attention, et des comportements non adaptés peuvent souligner qu’il en manque. A nous de saisir la perche, et de savoir ce que nous décidons d’en faire. C’est ici qu’intervient l’exercice que je vous propose, et qui nous a maintes fois prouvé son efficacité !

            20 minutes, 3 fois par semaine : c’est le défi à relever. Il s’agit d’accorder à marmouset son quota d’attention hebdomadaire. 20 minutes qu’on lui consacre à un moment déterminé avec lui à l’avance. Et durant ce temps sacré, pas de téléphone, pas d’ordinateur pour détourner notre attention, ni même un repas à surveiller ou un truc à faire en même temps. Du temps de qualité, du vrai, du bon et du pas cher : on joue avec l’enfant au jeu qu’il décide, et selon les règles qu’il choisit (et tant pis si cela consiste à recevoir 4000$ à chaque passage sur la case départ au Monopoly au lieu des 200$ réglementaires : arrangez-vous pour survivre à cela, ça lui fait tellement plaisir!). Au bout de quelques semaines, vous devriez développer une belle complicité. Et lui, l’enfant, il a l’assurance de vous avoir pour lui tout seul pendant ces moments magiques ! Au cas où vous ne pouvez honorer (exceptionnellement) le moment convenu, il faudra bien sûr négocier pour redéfinir un autre temps de jeu. Et puis n’oubliez pas le chrono : c’est 20 minutes, pas une de moins, pas une de plus ! La rigueur est la garantie d’une recette qui fonctionne.

Cette formule toute bête est extrêmement efficace, et vous permettra de passer du temps de qualité avec votre crapaud. Mais il est aussi facile, quand ils grandissent et sont moins intéressés par les legos et autres jeux qui vous ennuient, de négocier des temps de jeu un peu plus souples et qui vous font plaisir à vous aussi ! Je suis ainsi devenue imbattable à la crapette et je me fais en revanche battre régulièrement aux dames chinoises par mon petit dernier ! Mais quel plaisir ! Et puis l’enfant apprend à respecter des règles, à perdre et à gagner, ce qui n’est pas négligeable en terme d’apprentissage.

 

LES VOYAGES RITUELS

On passe à travers la vie dans un train lancé à grande vitesse qu’on ne sait plus arrêter, le plus souvent. Je vous propose de faire un arrêt sur image, histoire de voir ce qui se passe à l’adolescence. De nombreux changements physiques, émotionnels et psychologiques se déroulent en un temps record. L’enfant qui hier encore nous faisait des bisous avant de dormir s’est mué en géant aux épaules baraquées qui doit se plier en deux pour vous embrasser le soir en rentrant du lycée… Mais comment l’aider à faire face à tous ces changements qui ne manquent pas d’être déstabilisants… Là aussi, le temps passé est important, pour autant qu’il soit de qualité. Chez nous, c’est souper en famille tous les soirs, et chacun raconte ses histoires, rit, développe, questionne, ce qui fait réagir les autres. Mais il y a d’autres moyens. Certains couples se relaient pour passer un moment avec un des enfants chaque semaine ou mois. Pour autant que nous puissions prendre le pouls de cette enfance qui s’évade, avant que la vie d’adulte n’ait pris ses quartiers… Il reste que tout cela passe bien vite, et que l’enfant a besoin de définir ce nouveau « moi » qui émerge tout doucement du corps transformé par les hormones.

Pour l’y aider, nous avons instauré un petit système assez sympathique. A chaque âge correspond un petit rituel que nous mettons au point avec chaque enfant. Quand arrive le début de l’ado, nous commençons à organiser un voyage. L’idée est d’en faire un moment de complicité avec le parent du même sexe (en l’occurrence le papa, chez nous !). Un voyage qui mobilisera chez l’enfant des ressources physiques, mentales et permettra d’aborder des sujets importants : les addictions/drogues (incluant le tabac et l’alcool), le sexe (délicat à aborder avec le parent du sexe opposé…), la spiritualité, la gestion des émotions, etc. Pour faire un peu le liant, j’ai écrit un texte pour chacun où j’aborde ces thèmes en apportant quelques idées. Du coup, notre aîné a fait une traversée de l’Atlantique en bateau avec son père, son oncle et un ami. Bon, il était un peu jeune (9 ans et demi) mais garde des souvenirs magiques de ces moments uniques. Il s’est construit avec cette histoire dans la besace et, croyez moi, ça vous pose un bonhomme ! Sacha a quant à lui fait la Loire à vélo avec Ben durant 5 jours, de Tours jusqu’à la côte Atlantique, avec des étapes allant jusqu’à 90 km dans la même journée. Une épreuve sportive, et aussi une occasion de créer un lien particulier avec le papa. Car cela prend parfois du temps pour qu’un ado se confie ou se mette à parler de lui, et ce temps est plus facile à trouver lorsqu’on est ensemble plusieurs jours de suite. Il y a des messages qui passent aussi, du parent à l’enfant. Comme des mises en évidence de comportements qu’il pourrait faire évoluer, ou des remarques l’aideront à prendre du recul. Pour Laé, c’était l’année dernière : il a marché durant 5 jours dans le sud de la France, réalisant notamment une étape de 30 km sous un soleil de plomb dont il n’est pas peu fier !

Mais j’étais un peu jalouse, je l’avoue, de ne pas pouvoir partager de moments privilégiés avec mes gars, alors j’ai poursuivi l’expérience. C’est ainsi que j’ai emmené Théo cette année faire une semaine dans un centre bouddhiste pour apprendre la méditation. Sceptique au départ, il a finalement adoré l’expérience, et il s’est mis à méditer régulièrement depuis… C’est ma petite contribution à leur entrée future dans la vie d’adulte, où ils auront bien besoin d’avoir un équilibre intérieur à toute épreuve. Et puis ils apprennent à se connaître, et ça, ça n’a pas de prix !

 

Bon, je n’en ai pas fini sur le sujet, mais je vais conclure pour aujourd’hui. J’aimerais bien savoir en revanche quels sont vos trucs à vous pour l’éducation : c’est un sujet qui se nourrit de partages !