Tu te lances dans l’existence, sans trop savoir où poser les pas, sans savoir où tu dois aller… Tu te demandes si cela ira, si tes choix te feront grandir, et tu voudrais être un adulte, déjà. Tant de choses à prouver, peut-être, à voir, à toucher du doigt… C’est cela, entrer dans la vie d’adulte. C’est avancer, sans trop savoir, souvent.
Moi, je te regarde et je sens la sève qui monte, le courage dans les yeux et le défi dans le regard. Je sens que tu es prêt à affronter les montagnes, les océans, et que tout ira bien, parce que tu sauras faire face.
Le monde est grand, tu pourras toujours t’y fabriquer un abri quand la tempête grondera… mais pars. Pars vers toi-même. Rencontre les monstres et les anges qui peuplent ton imaginaire, nourri par un inconscient qu’il te faudra bien regarder, un jour. Pars te tromper, et apprendre en trébuchant, car il n’y a pas d’autre manière. Vis et embrasse la joie, la peine et tout ce que le vivant en toi pourra contenir, c’est la raison pour laquelle tu es là. Mais trompe-toi souvent, car la peur génère le doute, et peut paralyser. C’est cela qu’il te faudra éviter à tout prix. Le mouvement qui cesse, c’est une petite mort chaque fois, et à travers elle, c’est ta vie qui se flingue. Trompe-toi et apprends, car c’est ce qui justifie que l’on prend les risques pour connaître l’inconnu et pour apprivoiser la peur. Avance, et toujours reste convaincu que ton imagination peut créer ta réalité, elle a ce pouvoir, alors sache toujours vers quoi tu orientes tes pensées. Elles sont à l’origine de ce qui advient, et pourront t’élever ou t’abattre, selon la tournure que tu leur laisseras prendre.
Je te vois, prêt devant le quai, ton sac de voyage à tes pieds. Tu regardes l’océan, et tu t’apprêtes à larguer les amarres. Je te vois, comme Walter Mitty alors qu’il s’élance sur son skate, filant sur les routes sinueuses de l’Islande à la poursuite de son photographe, celui qui fait un shooting sur les ailes d’un avion survolant un volcan en éruption… Tout est là. Tu n’as besoin de rien d’autre. Ta vie t’attend. Elle n’attend même que toi. Mon fils.
Très touché. J’en pleure. Merci pour ce partage et ce que tu nous fais vivre.
affectueusement ln