Il était une fois un livre sur les rêves. Voici son histoire, en quelques mots. Parce qu’on me pose souvent la question : pourquoi écrire un livre sur les rêves ?
Une partie de la réponse se trouve sur la page instagram de Dare Women, une association chère à mon cœur et dont la fondatrice, Frédérique Picard Le Bihan, m’a interviewée récemment au sujet de ce livre. Vous trouverez cette interview sur le lien suivant : https://www.instagram.com/p/CXJu-zwKZJC/
Alors pour répondre à cette question brûlante, je me replonge dans le contexte de 2016, au moment où je viens de terminer la rédaction de mon dernier roman (publié en 2021 aux Editions du Loir : Tricots, Flingues et Bras Cassés). J’étais partie sur un autre roman, mais le tout n’avançait pas et patinait drôlement… Je cherchais une voie pour sortir de ce marais où je pataugeais allègrement, et soudain, un jour, tout s’est éclairé. J’ai compris qu’il me fallait répondre à toutes ces personnes qui, lors de la sortie de mon premier livre (Femme(s) à la mer, édition Ancre de Marine, 2016), m’assuraient que les rêves, ce n’était pas pour eux. Ils rêvaient de faire ce que nous avions fait en famille : un voyage en bateau, mais ce n’était pas le temps, ou alors ils n’avaient pas l’argent, la santé, l’âge adéquat… Il y avait toujours quelque chose qui accrochait et retenait leurs rêves sur la terre ferme. Ces rêves qui, pourtant, ne demandaient qu’à s’envoler…
Je me suis mise à la tâche. J’ai senti qu’il fallait répondre à toutes ces personnes, leur faire comprendre que ces barrières qu’ils dressaient entre eux et leurs aspirations les plus profondes, ils avaient les moyens de les faire sauter… Quoi de plus naturel, alors, d’aller explorer en soi et autour de soi ce qui fait le terreau des rêves ? J’ai plongé dans ma propre vie, pour en sentir les courants souterrains et comprendre les mécaniques à l’œuvre dans les événements qui l’avaient marquée. Et puis j’ai ouvert mes radars pour détecter autour de moi ces rêveurs qui vivent discrètement, le plus souvent, tout autour de nous. Je me suis laissée inspirer, guider par des rencontres, attirée par des amitiés qui existaient parfois depuis longtemps avec certains rêveurs, j’en ai rencontré d’autres à l’occasion de l’écriture de ce livre. Chacun a nourri ma réflexion avec générosité, talent, humilité… Et ceux qui ont le plus contribué à ce livre n’ont pas forcément été ceux dont le parcours était le plus bruyant…
J’ai donc passé, avec chaque personne qui a mis sa touche à ce livre, des heures à discuter. On s’installait dans un café, à leur domicile, ou bien par téléphone. Je me suis parfois déplacée dans d’autres villes pour les rejoindre. Mais chaque fois, la rencontre a été émouvante, j’ai été touchée de l’honnêteté de ces rêveurs qui sont allés au bout de leur rêve, qui se sont appuyés sur les ressources qu’ils avaient en eux pour forcer les limites de l’ego, quitter la zone de confort, sortir ce qu’ils avaient de plus vivants et de plus lumineux !
Ce que j’en ai tiré, ce sont des processus, des parcours, des pistes. J’ai tenté, dans une sorte de synthèse d’équilibriste sur le fil, d’agréger ces idées autour d’une structure qui pourrait accompagner le lecteur. Le livre fourmille d’exercices et de références pour que chacun puisse y trouver des éléments qui lui ressemblent, lui correspondent. Il était en effet impératif pour moi que chaque personne arrive à prendre dans le livre ce dont il avait besoin pour se mettre en chemin, pour bouger l’énergie en elle afin d’entreprendre le voyage vers soi qui se manifeste dans la réalisation d’un rêve. Les exercices, je les ai inventés parfois, ou empruntés à des auteurs. Je les ai testés, mis en pratique, et j’ai tenté de les rendre assez variés pour qu’ils touchent un maximum de personnes, chacune dans ses goûts et ses aspirations.
Et pour ce qui est de Maxime, qui a préfacé mon livre, notre rencontre s’est faite le plus naturellement du monde ! J’habitais à l’époque à Tours, et j’avais apprécié la personnalité de Maxime, et l’énergie qu’il avait mis à promouvoir la permaculture à la ferme de la Bourdaisière. Moi-même attirée par l’écologie et les méthodes de culture respectueuses de l’environnement, j’avais envie de voir, en vrai, à quoi ressemblait un rêveur écolo ! J’ai donc pris contact avec lui directement, un peu au culot. Le jour où nous nous sommes rencontrés, il faisait beau, je suis partie de chez moi en vélo pour faire la vingtaine de kilomètres qui me séparaient de la ferme. Il faut dire qu’à Tours, les pistes cyclables sont omniprésentes, ce qui rend les déplacements très agréables en vélo ! J’ai débarqué à la Bourdaisière, un magnifique château posé dans un écrin de verdure, et j’ai fait la connaissance de Maxime. Nous nous sommes posés au bord d’un champ (mais est-ce le nom que l’on peut donner à un entrelac de plantes savamment organisées autour d’une logique d’abondance et de symbiose ?). Nous avons pu échanger durant une heure, et Maxime a répondu à toutes mes questions, s’est vraiment impliqué dans les réponses, a généreusement partagé son expérience et son point de vue. J’ai adoré sa présence, son énergie communicative… Je me suis laissée baigner par le flot d’idées qu’il produit à chaque minute pour se réinventer en permanence… Et c’est avec beaucoup de gentillesse qu’il a accepté de préface mon livre, lui donnant un éclairage positif, porteur de ces changements qu’il impulse dans le monde d’aujourd’hui pour faire germer des rêves : les siens, et ceux de tous les gens qui gravitent autour de lui !
Voilà, j’espère être parvenue à ouvrir des fenêtres, à faire venir de l’air et de l’énergie là où l’atmosphère est parfois confinée dans un quotidien trop serré, par le biais de ce livre. J’espère que le voyage vous convaincra de donner des ailes à vos rêves. Cela me rappelle un soir d’automne où mon fils ainé, à l’époque bouleversé par de grands questionnements, était allé courir. Avant qu’il ne s’élance, je l’avais pris dans mes bras, et je lui avais soufflé : « J’aimerais que tu arrives à voir les ailes que tu as dans le dos… ». Il est parti, et à son retour, il m’a dit, avec un sourire dans le regard : « Je les ai vues, mes ailes, maman ». Je vous souhaite de voir les ailes que vous avez dans le dos…