Et si tout était DÉJÀ parfait ?

J’ai une amie clairvoyante, qui ne manque pas une occasion de me lancer des défis ou des phrases choc qu’elle envoie dans l’air pour voir comment je vais pouvoir les attraper. La dernière date de cet après-midi. « Et si tu imaginais que, finalement, tu étais déjà bien, que ce que tu fais, c’est assez, que tout est déjà parfait dans la personne que tu es, dans ce que tu réalises… Et bien cette phrase, elle m’est rentrée dedans. L’émotion qu’elle a suscitée a été immédiate. 

Et si on jouait à « tout est déjà là, on est déjà les personnes parfaites que l’on souhaite devenir » ? Cela me donne le tournis. De penser que je peux être « assez ». Car quand on y réfléchit deux minutes, voilà une phrase qui peut faire toute la différence. Je me prends à rêver d’une vie où tout se place, comme par magie, et rien n’a plus besoin d’être justifié, gagné, mérité. Où chacun a sa place, sans avoir besoin de lutter pour qu’elle soit reconnue. Cette reconnaissance, c’est nous-même qui pouvons nous l’accorder. Et c’est elle qui change tout. Le regard que l’on pose sur soi a le pouvoir de nous enfermer, ou de nous libérer. Et il ne dépend pas des autres, même si on leur fait souvent jouer ce rôle de geôliers ou de libérateurs. Nous sommes l’oiseau dans la cage, la porte est ouverte, mais on la voit fermée… Peut-être qu’il est temps de se réveiller. De voir le beau, en soi et dans les autres. D’apercevoir l’inachevé, d’accepter les erreurs, les errements, les trébuchements. De tomber et de se relever chaque fois plus sage, plus éprouvé, plus humain. Je repense à cette phrase, « je peux croire que j’ai déjà tout, que tout est déjà parfait », et j’ai le vertige. En même temps, je sens que c’est à ma portée. Et ça me fait du bien de simplement réaliser que c’est possible, de vivre avec cette conviction. Je vous souhaite de faire le chemin, et d’accepter d’être la personne que vous êtes profondément. Sans avoir rien à payer, prouver, mériter pour cela. 

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Journée lente

Alors que se profilent à l’horizon les vacances, et la nouvelle année, avec son petit sac bien rempli de résolutions que l’on s’emploiera à suivre (ou pas), voici un peu de grain à moudre pour votre moulin personnel…

J’ai fait hier une expérience que j’aimerais partager avec vous, sur l’inépuisable sujet de nos dépendances de toutes sortes. Un thème bien connu dans le médical, puisqu’une dépendance, elle nous tient dans sa petite main crochue et ne nous lâche que lorsque nous avons réussi à la démasquer et à la brider. Là ! Reste sage, petite dépendance, fini de jouer ! Tout ça à cause de la fichue dopamine, l’hormone du plaisir, de la récompense, qui se croit obligée de sortir de sa cachette synaptique chaque fois qu’une occasion surgit. Alors pour certains, cette petite coquine va jouer les filles de l’air face à une partie de poker, pour d’autres, devant un jupon un peu trop virevoltant, un moyen de faire du fric rapide, ou encore la perspective d’un verre d’alcool… Les histoires sont brèves, le plaisir court mais la dopamine explose dans le cerveau et pour quelques secondes, c’est le bonheur ! Pour Noël, la furie d’achats sera cette petite prison chimique qui nous clôt le regard et ouvre grand le porte monnaie, dans une furie dépensière salutaire pour tous les commerçants de la terre.

Et moi, naïve, j’ai longtemps cru que j’étais dénuée de ces dépendances que j’observais chez les autres… Naïve, vous ai-je dit ? Trop !

Car force est de constater que ma dépendance, elle est bien réelle, même si elle prend une forme un peu atypique, ou alors trop courante mais peu reconnue. Je suis accroc au mouvement ! A l’action, à la tâche, au coup de main intempestif, à la galopade précipitée vers la moindre source d’occupation. Le principe est tout bête. Prenez un moment dans la journée où rien n’est vraiment prévu, où un espace peut prendre ses aises et se mettre à respirer tranquillement. Paf ! C’est plus fort que moi ! Il faut remplir le vide ! Et je m’invente des tas de tâches plus ou moins utiles pour combler le trou ! Tout en me plaignant de ne pas avoir le temps de faire ci ou ça, le comble ! C’est pernicieux, sournois et malin, cette petite habitude difficile à dénoncer qui devient maladive. La maladie de l’efficacité prétendue, où l’on sacrifie volontiers une forme de sérénité tranquille sur l’autel de la rentabilité et de la perfection ! On n’a jamais fini de lui faire la chasse à celle-là !

Si bien qu’hier, fatiguée de ces derniers mois, et devant le temps humide, gris et froid, j’ai mené une petite révolution tranquille. J’ai décrété la journée du pyjama, une journée lente où rien de productif de ne réaliserait. Pyjama, thé vert fumant à côté de moi, je tricote, lis et vagabonde dans une maison chaude. Pas d’objectif, juste du plaisir et de la lenteur. Je crois que la dernière occurrence d’une telle expérience datait… du bateau ! Il était temps de s’y remettre, 3 ans et demi plus tard. J’en suis encore toute retournée, apaisée et guérie temporairement (ne rêvons pas, on ne quitte pas une dépendance comme on finit un verre d’eau) de ma petite habitude tenace et chronophage.

Alors si le virus du faire vous touche également, on pourrait faire un club de résistance à son emprise mondiale, et lutter ensemble pour faire de la place pour des journées lentes en 2017… Qu’en dites-vous ???

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