En piste pour la Martinique!

Marchand de fruits ambulant à Rodney Bay, Sainte Lucie

Voilà, comme vous suivez nos aventures, on avait envie de vous emmener avec nous pour la traversée vers la Martinique. Car c’est notre objectif, aujourd’hui. Pour ce faire, nous partons de Rodney Bay. La météo n’annonce rien de méchant, ne vous en faites pas. Du 12-15 noeuds, avec des vagues de 2 mètres, ça devrait être du gateau. Ceci dit, la matinée a déjà été assez musclées, puisque Sainte Lucie a reçu des litres d’eau en quelques heures, de quoi inonder sérieusement les pelouses de la marina! Nous avons jubilé, car cela nous a permis de récolter près de 80 litres pour pouvoir faire la vaisselle, la lessive et prendre des douches sur Lam pour les jours à venir. L’eau douce est en effet une des choses aussi rares que précieuses sur un bateau.

Bref, nous sortons tranquillement de la baie pour nous engager vers la pointe de l’île. Nous la longeons, mais pas de trop près. Car il est de notoriété publique que près des pointes, les vents sont plus vifs (l’effet venturi, vous dirait mon ingénieur de mari marin) et les vagues plus prononcées à cause des courants. Mais rapidement, nous allons réaliser que la mer que nous aurons à affronter est pas mal plus grosse que prévu. Après quelques dizaines de minutes, ce sont de belles petites montagnes de 4 à 5 mètres qui nous font face. Bon, là, il serait peut-être une bonne idée de mettre votre gilet de sauvetage, et une longe attachée au bateau. Parce que se retrouver à l’eau dans ces conditions n’aurait rien d’agréable! Du coup, on en profite aussi pour réduire la voilure. On prend deux ris sans se poser de questions. Car on a appris qu’en naviguant sur un catamaran, être conservateur n’avait rien de négatif, bien au contraire! Diminuer la surface de voile permet de stabiliser le bateau et, surtout, de réduire les tensions sur la mature et les haubans. Car de telles vagues pourraient nous faire démater, programme qui ne nous plaît pas particulièrement… Une fois les 2 ris pris, la route est plus confortable, même si notre Théo national n’est pas très à l’aise, agrippé qu’il est à la structure du cockpit… Il reste qu’il ne faut pas vous affoler trop devant ces montagnes d’eau que Lam doit gravir (même si on se demande à chaque fois si on va arriver en haut de chaque vague!), une à la fois, et ça va finir par se calmer. Car on a encore que 30 mètres de fond sous la coque. Ce qui veut dire que la grosse houle portée par l’océan se heurte assez brutalement encore à ces fonds qui remontent, créant par la même occasion de bonnes grosses vagues sportives. L’effet tient un peu de ces montagnes russes qu’on paie une fortune à descendre dans les parcs d’attraction! Alors savourez sans retenue!

Pour épargner un peu le bateau, ainsi que les nerfs de Théo, nous décidons de changer un peu le cap pour rejoindre au plus vite des profondeurs honnêtes et, comme de fait, les vagues diminuent sensiblement rapidement. Ce qui nous permet d’admirer des oiseaux de mer parfaitement profilés (ils me font un peu penser à des manchots ayant subi un régime minceur et un étirement longitudinal) qui jouent dans les vagues à côté de nous. Mais observez les bien attentivement. En réalité, ils ne jouent pas, ils s’adonnent à une partie de chasse en règle! Le passage de Lam dans les vagues provoque en effet une émigration massive de poissons volants, qui s’échappent par la voie des airs. Et nos manchots étirés en profitent, en bons opportunistes: ils rasent la surface de l’eau le bec grand’ouvert pour se gaver autant qu’ils le peuvent!

À présent, un vrombissement se fait entendre. On lève le nez, un hélicoptère se déplace vers nous à grande vitesse. Deux solutions: soit on a fait une boulette, ou on est soupçonnés de trafic de drogue, ou alors ils recherchent un bateau en perdition, et ils viennent voir si on est sur le point de couler… Quoi qu’il en soit, sans hésitation, faites leur signe de la main, histoire de dire bonjour. On ne sait jamais. Finalement, fausse alerte, ils nous renvoient un signe amical de la main (j’ai presque peur qu’ils se paient le mat, avec leurs grandes hélices!) et repartent vers d’autres cieux.

Et maintenant, vous pouvez profiter de ce bon vent et de ces vagues adoucies, nous voyons la Martinique, qui se rapproche toujours un peu plus de nous. À ce rythme là, on devrait arriver à l’heure pour le coucher de soleil sur Sainte Anne! Malheureusement, le temps est aux nuages, et nous devrons mettre l’ancre dans le gris. On est arrivés, sans encombres et grâce au bon sens marin de notre capitaine national. Nous espérons que vous avez apprécié votre voyage sur Lam, la température extérieure est actuellement de 30 degrés et l’équipage de Lam vous souhaite une belle soirée!

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