Un soir chez Babette et Jef…

Le salon terrasse du palace de babette t jef

Nous voici rentrés en Martinique depuis quelques jours déjà. Et depuis ce matin, Ô merveille! Il pleut! C’est pourtant la saison sèche, mais on a déjà remarqué que les saisons ici portent mal leur nom… Ainsi, l’été n’a pas montré une goutte de pluie (ou si peu) tandis que depuis que la saison sèche est officiellement ouverte (comme la chasse… aux gouttes!), il pleut à boire debout! Alors depuis ce matin, les averses se succèdent. À notre grand plaisir à tous! Car on adore écouter le bruit de la pluie sur le bateau… En plus, on récolte l’eau tombée dans une grande bassine qui nous permet d’économiser un peu celle du désalinisateur. Et, surtout en ce qui me concerne, c’est l’occasion de ralentir un peu! Car force est de constater, une fois de plus, que peu importe le rythme soi-disant plus lent du bateau, nous nous arrangeons toujours semble-t-il pour faire accélérer les choses… Cela me tristoune beaucoup, moi qui misais sur un ralentissement massif de mes activités une fois rendue sur l’élément liquide… Mais on dirait que le code génétique issu du parisianisme de mon enfance reprend le dessus. Ralentir serait une bataille qui se gagnerait après des efforts considérables et une volonté de fer! J’envie à ce sujet Sacha, qui a cela naturellement dans le sang et le cultive admirablement, en dépit de nos efforts répétés pour le faire accélérer parfois…

Il n’empêche. On a installé avec les enfants les vinyles qui entourent le cockpit pour le garder habitable même avec les grosses pluies des Caraïbes, et j’occupe joyeusement l’espace, en écrivant pour me payer un petit plaisir bien mérité. Car la séance de devoirs d’aujourd’hui a été, contrairement à celle d’hier, assez laborieuse… Et, pour vous faire oublier la pluie (moi je l’adore, mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde!), je vous emmène chez Babette et Jef!

 

Nous avons rencontrés Babette et Jef grâce à nos amis de Iod’l, repartis pour l’Europe en août dernier. Ils nous avaient donné leurs coordonnées en nous laissant entendre que des gens plus sympas sur la terre, c’était dur à trouver. Alors on a fait ce qu’on nous avait dit de faire, et on ne l’a pas regretté. D’emblée, ils nous ont donné rendez-vous dans un petit bar sur la plage du Carbet, il y a quelques semaines, alors que Fred et Hélène venaient de débarquer sur Lam. Manger des flams sur une plage à la nuit tombée, avec pour musique d’ambiance le concert enjoué d’un groupe de rock local (dont Jef fait d’ailleurs partie à titre de clavieriste à l’occasion) et avec des amis tels que ceux qui étaient rassemblés autour de la table, c’était déjà toute une expérience! J’en garde un souvenir ému, malgré la sale houle qui secouait Lam ce soir là. Le surlendemain, nous avons invité Babette, Jef et leurs deux enfants à un déjeuner en règle sur Lam, avec balade autour de Saint Pierre, le Carbet, à la recherche de dauphins timides. Timides parce qu’ils n’ont jamais daigné montrer le bout d’un aileron! Mais pas grave! Babette avait fait un petit punch à sa façon, ils avaient ramené 15kg de poulet boucané (j’exagère à peine) et on a pu observer les poissons du coin et même taquiner la langouste! Là encore, des rires en cascade, de la bonne humeur à revendre, des moments précieux et une chimie qui prend, on ne sait comment (une histoire de prana compatible, à n’en pas douter, pour ceux qui ont lu le post d’hier!). Bref, on ne pouvait s’arrêter en si bon chemin.

À notre arrivée en Martinique vendredi, il était donc convenu que l’on remettrait cela. Et l’expérience en a valu la peine! D’emblée, il faut savoir que ce couple adorable habite… en l’air! Ils ont une maison sur les hauteurs (et quand je dis les hauteurs… c’est que c’est presque dans les nuages!) du Carbet, au Nord de l’île. Alors, nous qui avions loué une voiture, on se lance à l’assaut de la montagne, jusqu’à ce que… NON! STOP! Vous n’irez pas tout seuls, fous que vous êtes! Le chemin n’est pas du tout facile à trouver, ça prend un guide! Qu’à cela ne tienne, super Jef est là, qui propose de nous montrer la voie. Cool! Alors on se donne RV à Fort de France (ou Schoelcher, pour ceux qui connaissent), et nous voilà partis. Il fait nuit. On est un peu serrés dans la petite Renault (enfin, surtout les 3 mômes en arrière!) mais on y va pareil et on suit la Dacia (je crois que c’est la marque) qui nous précède. Sur l’autoroute, tout va bien, fastoche. Ensuite, on débouche sur une plus petite route, au bout du bout de l ‘autoroute. OK, on continue. Et soudain, Jef tourne à droite. On suit, pour s’apercevoir que la route commence à grimper. Mais grimper! On enfile alors coup sur coup des tas de petits virages en épingles à cheveux très fins, et la route devient franchement verticale, à se demander comment on va arriver en haut!!!! Quand on croit y être, non! Jef continue, nous attend (la voiture de loc, elle, crache ses poumons en première, on irait plus vite à pied!) et enchaîne vers le mur suivant. Sans blague, quand il tourne enfin à gauche vers la maison, on soupire de soulagement. En priant pour que les freins ne lâchent pas demain au retour! Et surtout en se félicitant d’avoir accepté l’invitation à dormir sur place de nos amis. Et pendant tout le trajet, les blagues fusent, qui des parents, qui des enfants, sur notre mort prochaine, les maigres performances de la voiture, et le régime qu’on aurait dû faire avant de venir à bord si on avait su… Sans compter les “inner peace” scandés avec conviction par tous les membres de la famille avec force fous rires (pour ceux qui ont vu Kung Fu Panda II).

Une fois à terre, il faut descendre jusqu’à la maison. Et là aussi, la pente est si raide que je manque de me viander à terre 15 fois avant d’arriver en bas. Ce qui est d’autant plus périlleux que je transporte le gateau au chocolat tout chaud… Si bien que j’ôte mes gougounes (ou flip flop, ou tongues, en français) pour éviter de me vautrer lamentablement… Nous arrivons. Sur notre gauche, après le passage sous un joli petit porche décoré, des lumières nous accueillent. Ça me rappelle la maison du père Noël, en plus joli. Atmosphère tamisée de ces magazines hors de prix qui vous présentent des maisons de rêve sous toutes les coutures. Sur le côté en entrant, la chambre de Jef et Babette, flanquée d’un grand lit surmonté joliment d’un linge à la manière d’un baldaquin. Plus loin, la maison s’étend de plein pied, et la terrasse, couverte par le toit qui se prolonge, semble aussi faire partie du salon. De fait, la limite intérieur-extérieur est assez floue. Des décorations marines partout, de petites lampes disséminées et dessinant des halos de lumière chaude, une musique de fond presque tamisée elle aussi, des commodes et des meubles d’intérieur près du mobilier de jardin… Ça sent les fleurs fraîches, on aperçoit tout près des bougainvillers qui descendent en cascade près de la table carré en bois qui trône au milieu de la ‘salle à manger’, tout est magnifique ici. Les enfants se ruent dans la chambre de leurs nouveaux copains (Lucas et Salomé), pour filer ensuite sur la mezzanine jouer au baby foot. Nos hôtes nous accueillent en grand, et on se laisse aller dans cette atmosphère simple et chaleureuse qui me plaît terriblement. La soirée sera exquise. Depuis le repas, simple et délicieux, préparé par Babette jusqu’aux conversations passionnantes, en passant par les joyeuses crapuleries des enfants. Tout fut parfait, agréable, et sans fautes. J’ai encore les papilles chatouillées au souvenir émouvant de cette marinade de marlin cru au lait de coco…

Le lendemain matin, réveil au son des grenouilles et avec le salut poilu d’un des 4 chats de la maison venu nous rendre visite sur la petite mezzanine lovée dans les feuillages du toit où nous avons dormi. La douche? Eh bien c’est simple: prochain arbre à gauche en sortant! Ils ont aménagé une énorme pomme de douche contre un mur du jardin! Avec l’eau chaude en prime, et une vue débile sur l’océan!!! Avec Ben, soyons honnêtes, on capote ben raide! S’ensuivra un déjeuner avec la vue imprenable sur le bout de terrasse au soleil, avec dégustation de croissants frais (spécialement amenés par Jef, qui se sera payé l’aller retour jusqu’en bas de la montagne pour l’occasion, mais en mettant 4 fois moins de temps que la veille, bien entendu!) et conversations au bord de la piscine.

Franchement, on a eu du mal à partir! Et je suis pas mal sûre que vous avez envie de leur rendre visite, maintenant que vous avez lu tout ça! Jef et Babette: merci merci merci encore! On a adoré!

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