Tout ce qui reste à vivre…

Les amours, les amis passeront, toi tu resteras…
Deviens ton premier amour
Apprends à te connaître et à t’aimer
Pardonne-toi les côtés les plus sombres
Marche à côté d’eux et apprends à ne pas te juger
Désensommeille tes côtés lumineux
Découvre-les pour en faire profiter tous les autres
Promène ces parts d’ombre et de lumière en toi
N’oublie aucune facette, assume-les toutes
Chacune raconte qui tu es, et combien tu es contenu en elles
Alors ose être
Ose prendre ta vie à bras le corps
Risque-toi dans l’inconnu
Ose l’amour et oublie la peur
Cours vers qui tu es et ouvre les bras au monde
Embrasse de ton amour tous les autres
Montre-leur qui tu es, dans la confiance
Fais le grand saut
Réalise ces rêves qui te taraudent
Fais-le pour tous ceux qui hésitent encore
Et qui doutent…
Le monde a besoin de ta lumière
De ta joie
De tes peines et de la manière dont tu les surmontes
Le monde a besoin de toi…
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Se laisser être fragile…

31 décembre. Dernier jour de l’année. Peut-être le moment rêvé de se poser un peu, de réaliser le chemin parcouru durant les mois qui viennent de s’écouler. Beaucoup laissent entendre que l’année a été « pourrie », « difficile », « abominable »… Des qualificatifs désolés pour dire les moments de doute, de découragement, d’impuissance face à l’épidémie, aux contraintes financières vécues par beaucoup, à tout ce magma d’inquiétudes qui s’est déversé sur des existences jusque-là routinières… C’est un stade que je conçois, mais qu’il faut sans doute dépasser, sous peine d’échouer à lancer 2021. Le fait de rester sur le négatif confine à l’impuissance et à la stagnation, par peur. Peur de ne pas arriver à contrôler, d’échouer, peur de ne pas y arriver et de tomber, surtout.

Mon année a été riche en événement que beaucoup pourraient qualifier de négatifs. Pour autant, ma lecture en est toute différente. J’estime avoir atteint un état de bonheur rarement atteint. Une solitude heureuse qui ne doit rien à l’extérieur, et tout à un travail intérieur que j’ai réalisé au fil des moments que j’avais d’abord qualifiés de « difficiles ».

Notre quotidien sera toujours jalonné, de cette façon, d’événements qu’il nous appartiendra de voir comme des couperets ou des opportunités. Notre vision de ce qui arrive teintera la manière dont nous pourrons grandir, ou pas, au travers de ces moments proposés. Il faut aussi réaliser l’importance énorme de nos pensées, nos mots, nos anticipations et nos désirs sur la survenue des événements de notre vie. Nous appelons, par nos vœux inconscients, une bonne part de ce qui vient à nous. A nous d’être conscients de ce pouvoir, et de formuler consciemment les désirs qui nous porterons demain. C’est le jeu des vœux en ce début d’année qui arrivera dans quelques heures. Soyons précis dans nos demandes, et nourrissons l’espoir qui aidera toutes ces belles choses à fleurir sur le terreau de notre vie.

 

Une conclusion à laquelle je suis arrivée, au terme de ces mois tumultueux que je viens de vivre, c’est l’importance vitale de se rendre vulnérable. En amour, plus qu’ailleurs, il s’agit d’une attitude indispensable pour oser une vraie rencontre authentique. A mes yeux, la vulnérabilité est cette capacité à se tenir debout face à l’autre dans toute notre nudité. Cela signifie que l’on est prêt à se montrer dans toute sa vérité, les défauts comme les qualités, les zones d’ombre comme les endroits lumineux. Cela suppose de connaître déjà ce qui nous anime de l’intérieur, et d’avoir posé le doigt sur ces parties de nous qui nous plaisent moins. Ou, à défaut de les avoir visitées en profondeur, de les accepter.

Se rendre vulnérable, c’est aussi accepter de donner et de recevoir sans attentes. Donner sans attentes, c’est-à-dire sans avoir besoin d’un retour de la part de l’autre, qui choisira ce qu’il souhaite faire du présent, en toute liberté. Recevoir sans attentes, c’est être capable de tendre les mains pour que l’autre y dépose ce qu’il a à donner. Il importe alors, si on n’a pas eu l’habitude de recevoir, d’accepter la fragilité de se sentir, peut-être, redevable. Un sentiment invivable pour certains, en ce qu’il crée comme un devoir de rendre, qu’il donne à l’autre un pouvoir sur nous : celui de reprendre, ou d’utiliser ce qui est donné pour imposer ou contraindre.

En amour, savoir recevoir, c’est se montrer fragile en dépassant ce sentiment de vouloir donner en retour. Accepter le cadeau, et simplement se sentir reconnaissant. Se montrer vulnérable, c’est accepter de l’autre ce qu’il a à donner, sans savoir la forme que cela pourra prendre. Sans chercher à contrôler ce qui arrivera. Une posture d’ouverture et d’accueil qui donne à l’autre la possibilité de se déployer en toute liberté. C’est contraire à ce que beaucoup d’entre nous ont appris : le contrôle est souvent la protection ultime qui nous a été utile, petit, lorsque nous devions nous protéger, nous conformer aux demandes inconscientes qui nous étaient faites.

L’amour demande que cette armure-là tombe, et que le contrôle nous échappe pour accueillir ce qui vient de l’autre de la façon dont l’autre a besoin de le transmettre. Sans vulnérabilité, le contrôle garde la citadelle de l’ego et rien ne circule… Le contrôle empêche la fragilité et éteint l’amour aussi sûrement que l’eau étouffe la flamme. Imaginez seulement une nuit d’amour où l’un arrive nu tandis que l’autre a enfilé une armure en cuir et en métal ! Et l’ego, il a toute sa place, mais en amour, force est de constater que leur coexistence amène rarement l’abandon. Lâcher prise est indispensable pour se rendre fragile, et c’est précisément ce que l’ego fuit par-dessus tout ! La vulnérabilité en amour impose alors que l’ego soit relégué dans un tout petit espace où il ne viendra pas se mettre en travers du chemin et tenter à tout prix de faire respecter ses lois. Se rendre vulnérable, c’est accepter de rester humble…

Pour 2021, je nous invite à accueillir la vulnérabilité qui permet à l’amour de circuler librement. Certains appellent cela se mettre en position de faiblesse. Je trouve plus juste de dire en position de réceptivité. C’est une manière de s’accueillir soi, dans toutes ses dimensions, et d’accueillir ce que l’autre a à donner, quoi que ce soit. Ce n’est qu’à cette condition que l’amour pourra s’épanouir en toute liberté et l’énergie circuler. En 2021, l’amour pourrait bien prendre toute la place, et c’est sans doute ce dont le monde a besoin aujourd’hui, plus que jamais.

 

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Processus créatif

J’ai commencé à écrire sérieusement après la naissance de mon deuxième enfant. Mais avant cela, c’était des tentatives, un peu hasardeuses, mais qui exprimaient bien ce besoin de me poser en écriture comme on arrive dans un pays. Il s’agissait pour moi d’assumer cette envie de raconter dans les mots. Tout le monde aime les histoires. Chacun de nous adore n’importe quel événement de vie, à partir du moment où il nous est raconté comme un déroulement, un conte.

J’avais envie d’écrire aujourd’hui sur le processus créatif. Une expression un peu barbare qui recouvre une réalité pour ceux qui s’acharnent à vouloir tirer d’eux-mêmes toute la lumière des images qu’ils ont dans le cœur. C’est souvent difficile de faire le chemin jusqu’à soi, d’une façon qui soit à la fois naturelle, authentique et fidèle à ce que l’on souhaite exprimer. Souvent, on pense qu’il suffit de… prendre le pinceau, tirer l’idée par le bout de la queue, lancer les mots dans l’air, sortir l’instrument… Mais si les choses peuvent effectivement se passer ainsi, il faut souvent beaucoup d’autres ingrédients pour la petite popotte créative que nous avons sur le feu.

J’aimerais donc partager avec vous quelques trucs qui m’aident à créer. Parce que les recettes sont légions, elles ne correspondent pourtant pas toujours au plus grand nombre… Ce qui m’a toujours aidée, en revanche, est la lecture des bouquins de Julia Cameron, grande prêtresse de la créativité. Et puis laisser du silence autour de soi. Ou plutôt un silence composé : accompagné de musiques signifiantes pour moi, qui me transportent dans un ailleurs qui résonne avec le fond de mon être. Créer l’espace, aussi. Avoir un endroit à soi, si petit soit-il, où on peut se laisser aller à créer sans se faire interrompre, juger ou mettre en boîte. Une pièce, un bout de lieu que l’on aura investi avec ses objets personnels, ses grigris, décoré avec des éléments que l’on aime et qui nous sécurisent.

Et puis sentir le moment. L’inviter chez soi, en réalité. Cela signifie faire un trou dans un emploi du temps peut-être bourré à craquer, et le défendre contre vents et marées. Ce moment est pour vous seul(e). Un instant de vie dédié à laisser l’intérieur de votre vie prendre le pas sur l’extérieur. Quand les mots, les sons, les couleurs prennent le pas sur le bavardage du quotidien pour exprimer des idées nouvelles, manifester des émotions et simplement vivre d’une autre façon. Accompagner de musique ces instants est très inspirant pour moi. Le piano aide beaucoup, ou des musiques sans paroles qui viendraient parasiter de sens la page vide où j’ai besoin de laisser aller la plume. Nurturing process.

Pour aller au-devant de soi, il faut laisser intacte la volonté de dépasser ses limites et y aller. Quoi qu’il en coûte à l’ego, qui voudrait toujours que tout soit parfait. Pour cette raison, je me laisse toujours écrire au kilomètre dans une histoire. Je me dis toujours que je ferai les coupes après. Et dans mon dernier livre, même après la 4ème version, je pense que j’aurais pu couper encore 😉 Mais se laisser créer. Imparfaitement. Car sur le sentier que l’on a choisi d’emprunter, la démarche n’est pas parfaite, les cailloux font dévier le pied, le ruisseau doit être enjambé et pas toujours de la façon la plus artistique qu’il soit… L’important est simplement d’avancer, et de rester toujours fidèle à soi. C’est une manière d’exprimer au monde que l’on est singulier et que l’on se donne le droit d’être, quoi que les autres pourront jamais en dire. C’est notre droit fondamental, et que ceux qui ne créent pas se gaussent dans leur coin, nous avons ce besoin et nous y répondons par nous-mêmes, en toute autonomie.

Une autre voie qu’il m’a fallu longtemps travailler, c’est l’attente. Car il est arrivé souvent que je me reproche à moi-même de ne pas écrire, de ne pas faire alimenter la source créative plus régulièrement. En réalité (et j’ai mis un temps fou à le comprendre !), le processus créatif est sinueux, s’évapore à un endroit pour ruisseler à un autre, il s’échappe mais son courant est très fort… Alors il s’agit parfois d’accepter simplement que le repos est comme un compost d’idées qui se croisent, s’emmêlent et finiront par nourrir le prochain texte, la prochaine peinture, le prochain morceau de musique… Il faut toujours garder cette confiance là, dans toutes les activités que nous réalisons. Garder ce moment d’échange avec une amie dans un café, le sourire du môme croisé dans la rue la veille, le jeu avec le chat sur le canapé, la promenade au bord de l’eau alors qu’il pleuvait… Tout est bon pour le cours d’eau créatif qui va s’insinuer dans toutes les pores du quotidien pour nourrir les travaux de création à venir. Nul ne peut savoir comment ce courant-là va ensuite imprégner les œuvres qui ne sont pas encore créées. Mais il faut rester à l’écoute, aux aguets de ces signaux. Rester confiant que le travail se fait, malgré soi. Et si un jour se termine, où on n’a pas écrit plus de trois phrases, et bien ces phrases seront peut-être le début d’un quelque chose qui fera tout chavirer, qui viendront changer le cours de l’histoire.

C’est une expérience de lâcher prise, au demeurant. Accepter que la création suive son petit but obstiné qui nous échappe, un peu comme l’oiseau capricieux qui ne viendrait pas, chaque fois que nous déposons les graines devant la fenêtre à son intention, mais seulement quand il l’a décidé.

 

N’hésitez pas à partager dans les commentaires comment vous vivez ces moments parfois lents et difficiles, ou bien enthousiasmants et tellement riches…

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Lâcher prise… et respirer, enfin !

Voilà bien longtemps que je n’ai pas écrit. C’est la première fois depuis que ce blog existe… 10 ans déjà ! Auparavant, je mettais un point d’honneur à écrire chaque mois, ou au moins tous les 2 mois. Et là, non. Une catastrophe ? Sans doute pas. Pourtant, je n’aimais pas l’idée de ne pas être là pour mon propre rendez-vous. L’idée de lâcher une activité dans laquelle je m’étais jusque là investie. Quelque chose de l’ordre de la culpabilité me taraudait, inutilement. J’ai aussi depuis quelques temps lâché la méditation, que je pratiquais jusque là plus ou moins quotidiennement depuis une quinzaine d’année. Et l’écriture de mes livres, je l’ai aussi un peu laissée flotter. La pratique du yoga, qui s’est espacée. En fait, toutes ces disciplines, ces habitudes qui jusque-là me nourrissaient, sont devenues comme vides de sens. Un peu comme lorsqu’on fait de la bicyclette dans un paysage magnifique, mais sans se rendre compte de ce qui nous entoure, juste pour la simple habitude que l’on a prise de faire de la bicyclette parce que « c’est bon pour la santé ». C’est le genre de phrase à la con qui m’a souvent conduite à poser des gestes sans toujours avoir la bonne intention. Lorsque j’ai monté un atelier d’écriture l’automne dernier, je pensais vouloir transmettre ce que j’avais appris, et accompagner des personnes dans l’écriture parce que j’avais ce besoin d’enseigner, de partager. Mais finalement, j’ai réalisé que l’intention cachée derrière était un simple besoin de réassurance par rapport à mes talents supposés d’écrivaine. J’avais besoin de cette caution pour me donner le droit de continuer à écrire. Bien sûr, ce genre de manœuvre est voué à l’échec. Et quand j’en ai pris conscience, j’ai mis fin à l’atelier. J’attends pour en refaire d’avoir cette fois la bonne intention, qui sera tournée vers les participants et non vers mon besoin de sécurité… 

Toujours est-il que j’ai lâché des activités que j’avais fini par réaliser par habitude, par réflexe, ou pour m’assurer un cadre de fonctionnement rassurant, mais vide de sens. Cela ne me nourrissait plus, car l’intention n’était pas la bonne. Ecrire pour publier ne rime à rien pour moi, ou alors on pervertit l’écriture qui doit d’abord, selon moi, partir du plus profond de soi et, peut-être un jour, dans un 2èmetemps, toucher les autres. Je méditais, mais davantage avec l’intention d’être plus calme, plus posée. Et ce faisant, je m’interdisais ces retombées positives, car je ne lâchais pas prise sur le résultat. C’est comme de prétendre écrire un bouquin valable sans jamais écouter ce que les personnages peuvent avoir à dire sur ce qui va leur arriver : l’intrigue devient morte, sans saveur, tant elle est manipulée et cadrée par l’auteur. Cela me rappelle ainsi le roman d’une jeune écrivaine dont le but était la publication à tout prix. Elle avait travaillé sur son livre jour et nuit, en reprenant chaque phrase, mettant en cage le personnage à un point tel que son histoire était sèche, que la peau sur les os, et en l’occurrence aucun os émotionnel à ronger pour le lecteur. La grammaire, l’orthographe, la syntaxe étaient irréprochables, mais tellement policés qu’aucune vie ne pouvait s’infiltrer entre les lignes. Un roman mort en somme. J’en étais là. A tout vouloir contenir par la raison, le rationnel, le devoir et le contrôle, plus rien ne m’échappait, et ce faisant, tout m’a échappé. La vie ne circulait plus, prise qu’elle était dans ce tissu serré de contraintes qui faisait fuir la plus petite notion de plaisir. 

Depuis ce constat, je chemine. Je combats mes dragons intérieurs, ceux qui ont donné tout son pouvoir à ma baguette de contrôle. Je suis en train de jeter ladite baguette dans le courant de vie qui s’insinue depuis que j’essaie de lâcher prise sur tout ce que je voulais auparavant contrôler. Une vie de contrôle est invivable. D’abord pour soi, et surtout pour l’entourage, qui est sensé se conformer lui aussi aux diktats de la baguette. C’est étouffant et stérile, même si c’est la stratégie que la petite fille que j’étais avait choisi pour survivre. Mettons que je lui apprends désormais à utiliser le cœur pour avancer, et que la raison est appelé à son secours en cas de besoin, mais sans plus l’autoritarisme du contrôle à tout crin. Il s’agit pour moi de réaliser que la vie, dans ses aspects les plus créatifs et les plus sains, nous donne toujours les moyens de faire ce qui doit être fait pour grandir. Pour peu qu’on lui en donne l’occasion, et qu’on lui fasse suffisamment confiance pour trouver les réponses. J’ai tant lutté pour les forcer à naître, ces réponses, quand il aurait suffi de simplement écouter et observer ce qui se passait en moi… J’ignore si ce que j’écris vous parle, mais je lâche prise sur ce résultat aussi 😉 J’apprends à juste laisser advenir les événements, et à y prendre peu à peu les trésors que la vie dépose devant moi. Lâcher prise, ainsi, c’est trouver l’or dans le tas de feuilles que l’automne fait tomber de l’arbre. Et cet or pourra prendre des formes inattendues que je suis prête à accepter. 

Et puis, il faut bien l’admettre, cela demande tellement moins d’énergie de recevoir les cadeaux de la vie, plutôt que de la disperser à fureter dans tous les coins de la planète pour chercher ce qui se trouvait juste à côté… Rester immobile et prendre les cadeaux de la vie sans attendre davantage. C’est devenu ma quête. Et quand je serai prête à méditer pour les bonnes raisons, je le ferai de nouveau. Lâcher prise, c’est un moyen de permettre à la vie de circuler librement en soi. Des miracles s’accomplissent lorsqu’on accepte de jouer ce jeu là.

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