L’enfance arrive, avec son lot de moments où l’enfant se forge des rêves sur-mesure à coup de chansons et d’histoires de lutins. Alors le petit chéri réclame jour après jour, heure après heure et même minute après minute la répétition sempiternelle d’un enregistrement de chanson enfantine. Il repasse inlassablement les mots, la musique qui le fait chanter. L’enfant grandit, et les airs se logent dans un coin du cœur. Il prend ce qui passe et se construit une mémoire des sons qui lui tient la tête hors de l’eau pendant les tempêtes. Et puis un beau jour, il passe des comptines aux chansons pour les grands. Se fraye un chemin dans la jungle des auteurs compositeurs qu’il faut déblayer à longueur d’écoute.
Mon petit dernier est aujourd’hui suspendu aux lèvres de Grand Corps Malade. Lui qui n’a pas démontré trop de penchants musicaux depuis qu’il est petit, il tombe sous le charme. Dans la voiture, il couche son torse sur ses cuisses, tête en bas, et laisse les mots dévaler les notes de ses albums. Il savoure la voix grave et lente, mesurée et bienveillante. Une voix qui regarde avec amour ces scènes qu’il caresse sans se lasser. Et Laé se concentre, il ne perd aucune nuance, et demande à réécouter les musiques et les sons qu’il a désormais adoptés. Tout comme il pouvait demander, petit, à ce qu’on remette une dizaine de fois de suite la chanson de Léon le Hérisson ou Lulu la tortue.
Il n’aura qu’à patienter un peu, et nous la lui offrirons, la musique. Chacun de nos enfants aura un lecteur de musique pour ses 15 ans. Un âge important pour découvrir les auteurs, et choisir ceux qui leur correspondront le mieux. Une porte ouverte sur le monde artistique et les émotions muettes.
Moi, j’ai le cœur qui se dilate d’observer cet éveil à une façon d’exprimer ce qui nous habite.