Il existe une posture de yoga que j’aime beaucoup. Pour le défi physique qu’elle présente, mais aussi pour la symbolique qu’elle apporte. La posture sur la tête, aussi appelée Sirsasana en sanskrit, est un pied de nez à la gravité, et on l’appelle aussi la posture de la peur. Pourquoi ? Parce qu’une fois qu’on a développé la musculature adéquate pour la réaliser, le plus grand obstacle à sa réalisation réside entre les deux oreilles ! Il s’agit de s’autoriser à monter dans cette posture délicate, et surtout… à tomber ! C’est la raison pour laquelle, lorsque je l’enseignais, j’encourageais les étudiants à apprendre à « rater » le mouvement et à tomber, sans se blesser, au sol.
Je trouve dans cette posture une très belle métaphore de ce que je vis actuellement. L’année 2020 qui s’achève m’a malmenée d’un bout à l’autre. Comme en yoga, la vie m’a poussée à regarder mon existence la tête à l’envers, m’invitant du même mouvement à rester à l’équilibre, quels que soient les événements qui viendraient se manifester. J’ai résisté, lutté, je me suis débattue, je suis passée au travers, j’ai gueulé aussi, j’ai maudit et j’ai aussi accepté. Le divorce, la maladie, le déménagement, le changement de boulot et les deuils, nombreux, l’instabilité émotionnelle et financière, les amis qui tournent le dos et ceux qui entrent dans ma vie. Tout ce bouleversement ramassé sur quelques mois m’a véritablement mis la tête à l’envers. Voici en quelques mots ce que j’ai appris au fil des jours qui ont parfois paru très, très longs…
J’ai appris que, peu importent les circonstances, rechercher qui je suis était la plus importante des quêtes.
J’ai appris que l’amour, et lui seul, était ce qui valait la peine d’être conquis, intégré, accepté et accueilli. Que l’amour était en moi, et que je n’avais plus à le rechercher chez les autres : il existe partout et survit à tout, pour peu qu’on sache le voir dans son omniprésence.
J’ai appris que les autres n’étaient que le reflet de qui j’étais et qu’à ce titre, je devais changer mon état intérieur pour voir les changements apparaître chez les autres. L’amour que je me porte n’est pas conditionné par ceux que je côtoie : il en est la manifestation.
J’ai appris qu’il était possible d’être heureux quelles que soient les circonstances qui s’imposaient à moi. Et qu’il ne tenait qu’à moi d’en faire des événements favorables, par ma façon de les accueillir. Car en y pensant bien, une chose arrive et ne peut être vue positivement ou négativement que si l’on se met à la juger comme telle. En l’acceptant comme elle se manifeste, je m’autorise à l’accueillir et à en faire, ultimement, une occasion de grandir et une opportunité.
J’ai appris que le manque de quelqu’un, le désir d’attirer des personnes ou d’en éloigner d’autres, n’étaient que des réactions à la peur. Si je décide de faire venir l’amour et de le cultiver en moi, il n’y a plus cette peur, pas plus que ce besoin d’attirer ou d’éloigner. J’ai cette conviction désormais que toutes les belles choses que j’anticipe pour moi-même arriveront, quoi qu’il arrive, et sans effort, dans la mesure où c’est l’amour qui guide mes actes, et non la peur. Plus besoin de me protéger ou de trépigner en attendant avec impatience que ce que je souhaite plus que tout arrive. Cela va finir par arriver.
J’ai appris que l’intention et le mouvement du cœur entraînent des manifestations incroyables, et qu’il faut impérativement prêter la plus grande attention à ce que l’on pense et ce que l’on dit. Une énergie puissante est contenue dans ces pensées et ces mots, qu’il ne faut pas prendre à la légère. Dire aux personnes que l’on aime qu’on les aime relève presque d’un devoir et d’une liberté que je m’autorise en permanence désormais. Et m’interdire de médire est un objectif indispensable.
J’ai appris qu’il est vital pour moi à présent de prendre mes rêves pour des réalités, et de ne plus laisser le moindre obstacle m’arrêter. Ma vie est décidément trop courte pour que je la passe encore à m’appesantir sur le passé, sur mes erreurs ou mes échecs, ou à vouloir des choses qui ne me correspondent pas. A chaque minute, je reste éblouie par les beautés que je perçois partout et dans toutes les personnes que je croise. Je ne veux plus me concentrer sur le négatif, mais laisser le positif éclairer le chemin.
J’ai appris que les personnes que j’aimais étaient comme des cadeaux que je déballe chaque jour avec bonheur. Et les surprises sont constamment en train d’apparaître, je m’en réjouis jour après jour.
Je sais que les difficultés que la vie apporte semblent parfois insurmontables. En réalité, rien de ce qui nous arrive ne dépasse notre capacité à les gérer. La vie est ainsi faite qu’elle nous permet de grandir avec des « présents » que nous pouvons choisir de juger, auxquels nous pouvons résister de toutes nos forces. Nous pouvons aussi choisir de les accueillir comme tels, et d’ouvrir nos bras à l’expérience proposée, pour devenir de meilleures personnes.
Au bout de cette longue année, j’ai un sentiment de gratitude immense pour toutes les personnes que j’ai rencontrées, toutes celles qui m’ont soutenue de manière inconditionnelles, toutes celles qui m’ont enseigné, à leur insu souvent, mais toujours avec amour. Que chacun(e) se sente remercié à la juste mesure de ce qu’il(elle) a donné, qu’il(elle) en soit conscient ou non…
En cette fin d’année, je vous souhaite de devenir, chacun d’entre vous, la meilleure version de vous-même. Des personnes aimantes et qui savent s’apporter à elles-mêmes l’amour dont elles ont toujours manifesté le besoin. Cet amour-là, une fois que vous l’avez manifesté pour vous, pourra rayonner bien au-delà de vous et faire de ce monde un bien plus bel endroit pour vivre…
Je vous laisse l’adresse d’un site (en anglais…) qui m’a bien aidée à orienter ma barque sur le flot tumultueux de cette année : https://www.iam-love.co/