Voilà un silence de plusieurs semaines, que je vais interrompre aujourd’hui. En réalité, je n’ai pas cessé d’écrire, mais mon support était de papier, et internet n’arrive pas encore à se brancher directement sur les mots d’encre… L’eau a donc coulé sous le pont, et je compte créer d’ici peu un nouvel onglet baptisé « Journal de vacances » pour y déposer toutes nos péripéties sur le chemin de Stevenson et la route de la Loire à vélo, pour ceux que ces périples intéresseraient.
En août dernier, je me suis de nouveau intéressée de près aux problématiques liées au stress puisque je suis intervenue dans une structure en tant qu’infirmière en santé au travail. Il se trouve que les personnes qui se rendaient dans mon bureau dans la journée venaient consulter pour des maux divers, parfois anodins (semble-t-il), ou parfois un peu plus importants. Alors j’évaluais, j’enquêtais, je prodiguais des soins. Surtout, j’essayais de déterminer l’origine de ces maux pour orienter la personne au besoin et l’aider à trouver un soulagement. Or,presque chaque fois, j’en arrivais à percevoir des éléments qui avaient pu contribuer, de près ou de loin, à un niveau de stress important. J’écris «important » car le stress ponctuel et de faible intensité n’a pas d’impact sur la santé. Il produit certes des effets sur le corps : tachycardie, respiration rapide, augmentation temporaire du sucre dans le sang, etc. En revanche, le stress qui devient chronique et en intensité plus élevée provoque toutes sortes de maux qui s’opposent à une vie saine et en santé. On a souvent tendance ainsi à en minorer les impacts, mais ceux-ci peuvent être dévastateurs… On pense ainsi (voir pour cela l’article publié sur les effets du stress : Stress and Health, Major Findings and Policy Implications De Peggy A. Thoits, publié dans le Journal of Health and Social Behavior, November 2010, vol. 51 no. 1 suppl S41-S53) à des maladies diverses liées à la santé du cœur, la respiration, les problèmes digestifs, musculo-squelettiques, etc. Les maladies autoimmunes peuvent aussi trouver là une partie de leur origine, et on apprend chaque jour de nouvelles conséquences du stress sur notre santé.
Le stress, je l’ai bien connu (c’est toujours un pote, d’ailleurs, qui revient me voir de temps en temps), je l’ai donc étudié, notamment à l’occasion d’un projet de fin d’étude que j’avais mené sur le sujet, appliqué au monde du travail. Et à l’occasion de l’expérience vécue le mois dernier, j’ai décidé de développer divers outils afin d’aider les personnes qui venaient me voir à mieux gérer leur stress. Car chacun a ses stratégies! Mais si le stress prend trop de place, il faut s’interroger sur la pertinence et l’efficacité des outils choisis. Par exemple, certains jugent que ce qui les aide à surmonter une situation difficile peut être la consommation de tabac, d’alcool, de nourriture grasse et sucrée et d’autres drogues diverses. Ou alors on peut choisir d’utiliser des stratégies psychologiques, mais qui n’ont pas toujours les impacts recherchés : attitudes d’évitement, agressions verbales ou physiques, etc. Il existe ainsi toutes sortes de façon de gérer les émotions négatives, ainsi que les peurs et l’anxiété générées par des situations stressantes vécues au quotidien. En la matière, il n’existe pas de recettes miracles.
Mais il me semble important de faire le point sur divers aspects du problèmes : 1) a-t-on conscience d’être stressé? Il existe des échelles de stress, des tableaux pour identifier les signes de stress, et qui peuvent nous aider à prendre conscience de ce stress et de la place qu’il occupe au quotidien 2) a-t-on des stratégies pour faire face au stress? Qu’il s’agisse de boire un coup le soir après le boulot, peigner la girafe, de pelleter les nuages, chanter des chansons de Nana Mouskouri sous la douche, pratiquer le yoga ou d’apprendre à faire des châteaux de carte, toutes les stratégies doivent être identifiées. 3) Ces stratégies ont-elles un impact positif sur le niveau de stress? Il ne s’agit pas alors de juger chaque façon de réagir au stress, mais de faire un bilan en terme d’efficacité : le moyen choisi est-il réellement adapté pour faire diminuer le niveau de stress… ou non? Si les effets secondaires créent d’autres problèmes (gueule de bois, blessures, stress créé par l’activité, etc.), il peut être intéressant de s’ouvrir à des pratiques différentes.
Surtout, en étudiant la question, j’en suis venue à la conclusion que le stress a de multiples facettes, et qu’avoir une approche unique n’avait pas de sens. Il s’agit de prendre cette réaction naturelle à la vie quotidienne dans tous ses aspects, et donc d’avoir une stratégie globale touchant divers domaines. J’entends par là qu’il faut autant s’attaquer à gérer le stress sur le plan physique, psychologique, cognitif que spirituel. Ce qui revient à intervenir sur la santé du corps (sommeil, alimentation, exercice physique), le bien être (relaxation, échanges avec des personnes soutenantes, lecture d’ouvrages en psychologie positive), l’analyse rationnelle (recherche des causes, conséquences et moyens de surmonter le stress), et la dimension spirituelle (usage de la prière, la méditation, réflexion sur notre place en tant qu’individu…).
Prendre le temps de réaliser ces aspects de notre quotidien peut nous permettre de mieux les gérer et de ne plus en être la proie. Il s’agit de sortir d’une dynamique mortifère qui nous fait dépenser une énergie incommensurable dans des activités (mentales ou physiques) qui ne servent finalement qu’une idée que l’on se fait de nous-même, ou qu’un schéma de pensée qui se reproduit sans avoir de raison d’être. Il s’agit, en somme, de se libérer un peu de nos prisons intérieures et d’arriver à vivre plus sereinement et pour les bonnes raisons. Histoire d’aller plus loin sur le sujet, je vous propose sur le site des outils que vous pouvez utiliser pour commencer un petit travail pour mieux gérer le stress. Faites-moi part de vos idées et de vos expériences si vous en avez envie/besoin!